À Lesconil, dans le Finistère sud, le Chantier Naval Le Vivier poursuit son histoire sous un nouveau pavillon : celui de la coopération. Créé en 1996 par Vincent Scuiller, l'entreprise a été transmise début 2025 à une équipe de charpentiers de marine qui ne manquent ni de passion ni d’ancrage dans le métier.
Aujourd’hui, la Scop -société coopérative et participative - réunit cinq membres : trois associés salariés — Baptiste Urvois, Damien Bironneau et Guillaume Groux, un associé non salarié, Eric Dorval, ainsi que Vincent Scuiller, désormais salarié au sein de la Scop qu’il a contribué à faire naître… une seconde fois.
Tous sont diplômés en charpente navale bois et partagent une solide expérience du terrain. Ensemble, ils poursuivent les activités historiques du chantier : construction, réparation, aménagement et entretien de bateaux en bois, pour la pêche comme pour la plaisance. Et pour les projets qui voguent plus loin, ils peuvent aussi embarquer pour des missions sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique.

Pourquoi la Scop ?
Le statut coopératif s’est naturellement imposé à l’équipage. Il offre à chacun un cadre stable et équitable, sans bouleverser les régimes sociaux ou fiscaux, tout en permettant l’ouverture à de futurs salariés.
« Ce qui nous plaît, c’est de pouvoir proposer à de futurs salariés de rejoindre la Scop, d’être associés et de construire ensemble le projet d’entreprise. »
Une transmission accompagnée, pas à pas
Pour franchir toutes les étapes de cette transmission exigeante, l’équipe a pu compter sur l’accompagnement de l’Union régionale des Scop et Scic de l’Ouest. Grâce à Jean-François Oulhen, leur délégué territorial, les statuts ont été peaufinés avec précision et plusieurs situations bloquées ont pu être résolues, en particulier face à des administrations parfois un peu frileuses à l’égard du modèle coopératif.
« Jean-François a débloqué plusieurs fois la situation face à des administrations inexpérimentées au format Scop. On n’y serait pas arrivés seuls. »
Le fonctionnement du chantier repose sur une logique horizontale. Ici, pas de chef de bord : toutes les décisions sont prises collectivement, dans un esprit de partage et de coopération. Que ce soit pour se rendre sur un bateau, discuter avec un client, établir un devis ou suivre un chantier, chaque étape est pensée et réalisée en commun.
Et la suite ?
Avec deux mois d’activité seulement depuis la reprise, difficile de dresser une route toute tracée. Mais les associés partagent une même ambition : vivre de leur métier, avec fierté, et transmettre leur savoir-faire aux générations suivantes. Le tout sans jamais renier ce qui fait la force de leur aventure : la solidarité, la technicité… et le bois.
